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…Accompagné de Marcella et de Don Vindel, notre guide, nous avons marché à travers la forêt à la recherche de l’endroit où j’allais poser mes micros pour enregistrer le coucher de soleil. Il faisait chaud. La montée me parut laborieuse, le poids du matériel d’enregistrement dans le dos et l’encombrement de la perche pour les micros qui passait d’une de mes mains à l’autre au fil de mes besoins pour la progression ne m’ont pas facilité la tache. Par chance le coin n’était pas trop humide, seul un ruisseau (que l’on peut entendre en retrait dans l’enregistrement) dévalait les pentes de cette colline couverte de forêt dense à proximité du jardin botanique de Lancetilla.

Ici nul son humain, nul touriste ou visiteur. Seule une rumeur lointaine pouvait nous rappeler que l’humanité grouillante et bruyante se trouvait pas si éloignée que ça. Nous nous enfoncions dans l’obscurité au fur et à mesure de notre montée. Après plusieurs tentatives je pu trouver l’espace acoustique qui me paraissait adéquat. Ni trop en bas où le son du ruisseau se faisait particulièrement présent, ni trop en haut où les arbres ne nous protégeaient plus de la rumeur constante. J’ai mis mon enregistreur en marche et nous sommes redescendus un peu afin d’attendre.

Les responsables du jardin botanique m’avaient assuré que dans ces environs je pouvais enregistrer une vie animale foisonnante au moment du coucher du soleil. Être témoin de ces derniers instants de veille pour les animaux diurnes et en même temps de la montée en puissance de l’espace acoustique nocturne. Le chassé croisé des animaux du jour qui cherchent leur dernier repas avant le repos et ceux de la nuit qui se réveillent petit à petit au rythme de la tombée du jour. Mais c’est en fait la quiétude d’un espace protégé qui nous a été offert, où le moindre son se détache du reste et se confie à notre attention.

Par cette composition j’ai voulu partager cette expérience de l’attente d’abord, puis de l’attention auditive qui s’exacerbe au fur et à mesure que le temps s’écoule jusqu’à ce que nous puissions nous en défaire, en oublier l’implacable destiné…


Sunset Soundrise fait parti d'une série de compositions oniriques à base d'enregistrements de terrain captés principalement en pleine nature au Honduras lors de deux voyages sur place en 2012. Cette composition a été la deuxième sortie de la série. Elle a été éditée en CD-R, 50 copies, par le label Very Quiet Records (la version longue est en écoute sur la page bandcamp du label) le 29 novembre 2012.

Quand j'ai reçu l'information que ce tout nouveau label voulait lancer une collection d'enregistrements 'very quiet', très calmes, je me suis dit que je devais envoyer cet enregistrement qui correspondait exactement à l'idée que je me faisais de la tranquillité.

Tous les sons ici proviennent d'une seule et unique prise de sons qui a juste été éditée pour correspondre au format temporelle du CD. Cet enregistrement provient d'un bout de forêt tropicale près du jardin botanique Centro de Investigación y Jardín Botánico à Lancetilla très proche de la côte caraïbe. Il a eu lieu entre 16h30 et 18H30.

L'édition et la mastering ont été réalisés en octobre et novembre 2012 au Studio No*Mad à Paris.



"We walked for a long time on the slope of a hill in the rainforest to find a good spot to record the sounds of the wildlife at sunset. Because of the tropical heat and the weight of my recording equipment in my backpack, climbing was not so easy. We found a site to install my microphones in an interesting soundscape, not too near the top of the slope where there were not enough trees to deaden the sounds of human activities all around, and not too close to the stream below.

The people in charge of the botanical garden had told me in this location I could witness an abundance of animal life at sunset. This precise moment the diurnal animals are looking for their last meal before rest while the nocturnal wildlife are waking up little by little as the sun disappears...

I thought tropical forests were always full of sounds from animals, however in this location - and some others - I discovered that it was possible to experiment with deep quietness. In these near silent places, each sound - every piece of information - comes to us in more and more detail as minutes and hours pass. This composition is an attempt to share this particular way to deal with time."

Sunset Soundrise belongs to a series of dreamlike sonic compositions from field recordings in the wild by the Caribbean Sea, on the North Coast of Honduras during two travels there in 2012.

All sounds used here were field recorded on 25 August 2012, in the rainforest near Centro de Investigación y Jardín Botánico Lancetilla during sunset from 4.30 p.m. to 6.30 p.m. Then they have simply been assembled, softly edited and mastered at Studio No*Mad in Paris in October and November 2012.

Thank you very much Don Vindel and Ingeniro Luis Bejerano at Centro de Investigación y Jardín Botánico Lancetilla, Tony Whitehead, with very special thanks to Marcella Perdomo and AETA Audio System.

The cover image is a picture from the “Andara Painting” series by Frédéric Nogray.